vendredi 22 février 2008

Un peu d’anti-américanisme primaire

On serait bien resté quelques siècles de plus à l’îlot Madame et à l’îlot Chancel, mais décision est prise de partir pour l’archipel des Grenadines avec escale sur l’île Sainte Lucie au sud de la Martinique. Malheureusement, la remontée au vent jusqu’au canal de Sainte-Lucie est sans cadeau. Pour une première, c’est du lourd, et même du méga lourd. Mer dure et vent violent. Les paquets de riz volent, même les bouquins de notre cabine s’effondrent, manquant de justesse les plaques d’œufs, habituellement bien à l’abri sur le lit. 4 membres de l’équipage sur 7 succombent au mal de mer. Six heures plus tard, le port de Rodney Bay, à Sainte-Lucie, nous fait à tous l’effet d’un enchantement. Frédéric se couche, épuisé. Le reste de la famille s’en va goûter aux plaisirs simples de la vie : boire, manger, respirer…

Adieu lagons, corail, tortues… Les Grenadines, ou oublie, c’est fini. Ce sera pour une autre vie quand mamie sera repartie. Et puis, il y a tant de choses à faire sur la terre ferme de Sainte Lucie : le marché aux épices, les sources sulfureuses du volcan, les joies des baignades en cascade… Moments agréables, mais Sainte Lucie nous laisse un goût amer ! Car, si la Martinique fait illusion un temps, les Antilles sont bien sur la zone amérique. Et qui dit Amérique dit Américains (et là, ça fait tout de suite moins planant malgré tous les pétards qui se roulent par ici)…

Ancien Etat du Commonwelth, Sainte Lucie s’est donc ricanisé de son mieux : le dollar (créolisé) claironne et les fucks, créolisés, rythment les conversations dans les pubs (créolisés). Mais le plus dur, c’est cette manie de tout formater, de tout organiser, de ne rien laisser aux hasard… N’importe quelle visite prend l’allure d’un parcours chez Ikea. Et les baignades, dans ce qui fut jadis des plages sauvages magnifiques, rappellent l’ambiance piscine municipale des samedis après-midi. Il faut alors imaginer d’immenses bétaillères (euh, pardon, catamarans day charters) dégueulant sur la plage près d’une centaine de touristes d’un seul coup à raison d’une rotation toute les 45 minutes.

Et puis, pour ne rien arranger, il faut payer tout le temps : pour voir, pour passer, pour mouiller, et bientôt pour respirer. Dans ce monde d’argent, Moorings, le roi du bateau de « loc », ne s’est pas embêté : il a fait de Marigot Bay son garage à bateaux en parcant sa 30aine de voiliers dans ce qui dût être autrefois un trésor du patrimoine naturel. Mais Moorings a sans doute payé plus que nous tous réunis.

Corbeille de fruits flottante à Rodney Bay

Les 'Boat Boys' vendeurs de bananes

Ma première noix de coco

La toilette à Marigot Bay

Notre guide Lawrens sait découper les mangues, lui...

Jam sait faire du feu avec une noix de coco, lui...

Les joies du tourisme de masse à l'Anse Cochon

Ma Mamie à moi

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