mardi 26 août 2008

Et pour finir... le petit sondage du Yallingup

L’escale la plus accueillante : la République dominicaine remporte presque tous les suffrages, suivie de près par Cuba, le Cap Vert, la Dominique, la Martinique et Madère.

Mais la médaille des médailles revient aux îles Testigos, au Venezuela, notre petit paradis d’amour.

L’île la plus jolie : Fred se prononce pour la Dominique et la Martinique, Pablo préfère les Açores, Madères et Conception Island aux Bahamas. Pour Tiphaine, c’est Madère, la Dominique et Faial (Açores). Corentin rejoint Tiphaine avec, en plus, les îles du Cap Vert. Quand à Catherine, elle vote pour Madère, la Dominique, Sao Antao au Cap Vert et son triptyque de rêve : Conception Island aux Bahamas, Luis Peña aux Iles Vierges espagnoles et Big Sand Cay dans l’archipel des Turks and Caicos.

Les plus belles plages se situent, sans conteste pour tout l’équipage, aux Bahamas, aux Turks and Caicos et dans les Iles Vierges Espagnoles. Sans oublier les Tobago Cays, dans les Grenadines ; tous les îlots de rêve sur la côte au vent de la Martinique, notamment Ilet Madame ou l’Ilet Chancel. Et bien sûr, les plages des Testigos.

Les meilleures spécialités culinaires sont, pour Pablo, les brochettes et les petits pains au beurre et à l’aïl de Madère, les acras de la Martinique, les pamplemousses de la Dominique et les bolo levado de Sao Miguel aux Açores.
Tiphaine a adoré les bananes plantains de Cuba, revenus à la poêle, les tapas d’Espagne, les acras de morue de Martinique et les queijados des Açores (petits gâteaux tout moelleux délicieux). Corentin a craqué pour les bolo levado, les tortillas à la crevettes à Cadix et le cozido, ce plat typique de Sao Miguel, aux Açores, cuit dans les entrailles du volcan. Catherine est d’accord avec tout ce qui précède mais n’oublie pas les mangues des Antilles, les ananas de République dominicaine et des Açores, ainsi que le délicieux fromage de Sao Miguel.
Fred hésite, a l’embarras du choix, mais se prononce finalement pour la langouste façon Eric des Testigos.

Les meilleurs restos
Cath : O General (Madère), Bar Pajaro Pinto (Cadiz), bar Es Moll (Minorque), O Miroma, à Sao Miguel.
Fred : O Miroma à Sao Miguel et le Lazy Turtle à Tyrell Bay (Cariacou)
Pablo : O General et Manuel Asunçao (Madère), Bar Pajaro Pinto (Cadiz), Canto da Docca (Faial)
Tiphaine : O General (Madère), La Dorada (Cadix), Bar Es Moll ( Minorque)
Corentin : la Dorada, Bar Pajaro Pinto, Canto da Doca (Faial).

La plus chouette marina, pour les enfants, reste Marina Bay à Gibraltar, Horta, aux Açores, ainsi que le Marin en Martinique. Les parents ont en plus un petit faible pour le modeste et tranquille port d’Almeria.

Les plus belles filles se trouvent, pour Fred, à Cadix et à Cuba. Pablo et Corentin sont d’accord pour Cadix mais le premier a beaucoup aimé les gazelles du Cap Vert, ainsi que celles de République dominicaine. Corentin garde un souvenir ému des Martiniquaises.

Les plus beaux garçons: Tiphaine ne se prononce pas (elles préfèrent les Français, et on ne dira pas qui). Catherine (qui aime bien les français aussi) a posé un œil expert sur les Capverdiens, séduisant métissage entre Européens et Africains.

La plus grosse frayeur
Fred : les taxis marocains.
Cath: le passage aller de Gibraltar, les courses en taxi au Maroc. Quand j’ai retrouvé Tiphaine enfermée et ligotée dans un coffre du bateau par ses frères. C’était un jeu, mais qui d’eux savaient combien de temps elle pouvait tenir enfermée dans un si petit espace ? Et on était en plein milieu de l’Atlantique…
Autre peur, encore au milieu de l’Atlantique : quand Fred a dû monter en haut du mât. Des minutes qui durent une éternité.
Pablo : à Tarrafal, au Cap vert, quand les rouleaux ont retourné l’annexe avec nous dedans. A Sao Miguel, lorsque je me suis perdu sur le chemin de randonnée et que des chiens m’ont poursuivi.
Tiphaine: quand on est parti pêcher avec l’annexe à la Gomera, et qu’on a failli chavirer : on était à deux doigts de se retrouver sur les rochers. J’ai eu très peur aussi quand papa m’a suspendu par les pieds le long de la coque pour repêcher un barre-battage.
Corentin : quand le baleineau est passé sous le bateau, quand on s’est retourné avec l’annexe. Quand je me suis perdu à Palma de Majorque.

Les meilleurs souvenirs
Cath : l’arrivée en Martinique après 14 jours de mer, les retrouvailles avec Papa et Maman aux Antilles, les tortues luth et la plongée dans le corail aux Testigos (et tout le temps passé aux Testigos), la traversée retour en famille. Les balades dans Cadix. Tous les moments qui ont suivi la fin du Cned, en particulier à Horta, aux Açores. Le temps passé avec Yann Emilie, Morgane, Rose de Savanah, Drizar, Eric de Moby Dick…
Pablo : les tortues Luth, les plages du Bahamas, tout le temps passé aux Testigos, la rencontre avec les enfants du Cap vert, les délicieux fruits de Dominique, la rando à Sao Miguel avec papa, quand j’ai nagé dans le filet plein de thons aux Testigos
Tiphaine : la fin du Cned, les tortues Luth, quand on faisait de l’Optimist avec Yann Emilie et des colliers avec Morgane, quand on a vu le baleineau pendant la traversée aller, quand on était avec les gens super sympa de Cuba et du Cap Vert, quand on a fêté Noël sur le bateau, quand on a vu une raie, un requin et une énorme plage déserte à Conception Island, aux Bahamas.
Corentin : les tortues luth, la rencontre avec Chen Chen et ses poussins, Noël à bord du bateau, le spectacle des dauphins, quand j’ai nagé dans un filet de pêcheur plein de thons aux Testigos.
Fred : les plongées aux Testigos, les tortues, les mouillages des Bahamas, les quizz voiles avec les enfants, les ploufs en sortant de la cabine avant, le temps passé avec les autres équipages ou les « locaux », le sillage du bateau sous les étoiles…

Les Testigos, au Venez, notre petit paradis

Les brochettes de Madère, notre régal !


"Et nous tenions à remercier..."

Jacqueline et René Ganet, en tout premier lieu pour… à peu près tout : réception du courrier, scans des évaluations du Cned, envoi de carte bleue, de colis et bien d’autres gestes immatériels. Nous remercions également Yvette Senzig qui a mis du temps à admettre ce voyage, mais qui, peu à peu, nous a fait confiance et qui nous a été d’un grand secours à Cadix. Merci aussi à Isabelle Gaudon, toujours présente même si loin ; à Guillaume Leleu que l’on ne présente plus, et à vous tous proches et moins proches qui avaient adressé vos mails ou vos colis comme des bouteilles à la mer.

Une pensée toute particulière à tous les amis français que nous avons croisé sur notre route et dont le visage reste à jamais graver dans nos mémoires : Christian et Jean-Michel, Jacques, Marie et Rose, Ingrid, Ronan, Pierre et Chloé, Manu et Camille, Olivier et Amélie, Yann, Sophie et Cyril, Morgane et Gaël, l’équipage de Café Liegeois, de Taugl, de Bulle d’O, d’Apache, de Grenouille… Et bien-sûr tout l’équipage du Yann-Emilie, François, Clarisse, Thomas, Raphaël et Hélène. Nous ne sommes pas prêts d’oublier non plus nos amis Suisses : Nicolas ; l’équipage de Sir Ernest, et évidemment, Jean-Claude Fleuret de Drizar à qui nous devons tant de rencontres et de découvertes.

Et puis il y a ces gens de « là-bas », ceux qui, à l’heure qu’il est, sont sûrement en train de faire exactement ce qu’ils faisaient à l’endroit même où nos routes se sont croisées : traquer la sardine, tirer leur âne sous le soleil, dormir dans le creux du hamac, instruire les enfants à la lumière du Christ ou de Che Guevara… A toi, Eric au Venezuela, et aussi à toi Chen-Chen, à toi Pedro notre guide du Parc Humboldt, et toute la famille Segares Vives à Cuba, à vous deux, Jailson et Aurélien du Cap Vert… Sans oublier toutes les infirmières et médecins de l’hôpital La Meynard de Fort de France et de l’hôpital du Lamentin qui ont si gentiment pris soin de Pablo après son appendicite (et aussi de Fred, de Tiphaine et de Corentin).
Trop de noms à citer, trop de visages d’enfants figés dans nos mémoires.

Le Yann Emilie, notre étoile

Jean-Claude de Drizar, notre chance


Le petit mot aux "Yallingup's lovers"

Encore des milliers de mercis à vous tous qui avaient suivi notre route pendant un an. Vos mails, vos attentions, vos questions, votre étonnement nous ont accompagnés durant toute cette aventure transatlantique. Combien de fois avons-nous été tenté d’arrêter ce blog face à tout ce qu’on avions à faire en mer et à terre ? Nous faisons beaucoup moins que vous, impliqués dans cette vie moderne qui demande tant de dépense d’énergie pour si peu de reconnaissance. Mais le peu que nous faisions, nous le faisions de bout en bout, depuis le pain, jusqu’à l’école, en passant par le docteur, la lecture du ciel, le nettoyage du linge, les marches à pied jusqu’au supermarché et autres menues tâches d’une vie tissée main.

Faire peu mais le faire soi-même, voilà peut-être ce qu’est l’aventure. Nous y avons goûté, nous en avons joui, nous en avons aussi parfois bavé, mais nous avons très largement été récompensé par la fierté d’y arriver. Reste donc que le blog était souvent le « truc » à faire en plus de tout le reste. Il a fallu tous vos « olas » pour que nous poursuivions cette aventure partagée, cette espèce de Web2.0 si cher à notre webmaster Guillaume.
Alors aujourd’hui, que dire sinon vous encourager à profiter de cette chance inouïe que nous avons en France de quitter le boulot pendant quelques mois pour profiter de son conjoint, de soi, de ses enfants. Pour bricoler, écrire un livre, lire, danser, biner, aller à la rencontre d’autres peuples à la lumière desquels tout apparaît si simple, et à la fois si compliqué chez nous.

Qu’importe le moyen de s’évader pour ceux qui le souhaitent : il y a le bateau, bien sûr, si économique, écologique, douillet… et aussi si risqué quand le temps et les compétences font grise mine. Mais il y a tant d’autres moyens d’avancer, et de tracer sa route pour voir de l’autre côté et jeter un œil neuf sur les richesses et les misères de sa vie. Un jour que nous étions dans un petit resto du Cap Vert, notre fils Pablo tenait sur ses genoux la petite fille du patron. En la regardant toute jolie avec ses nattes, sa peau d’ébène et ses pieds nus, Pablo a demandé comment Le Pen pouvait être raciste. Rien que pour ça nous ne regrettons pas ce voyage et toute la montagne d’énergie que nous y avons mis.

Yallingup, notre bel oiseau des caps

Du 10 au 12 juillet - Minorque/Toulon : la boucle est bouclée.

Vive l'arrivée !

Après une traversée délicieuse depuis Minorque, on jette l’ancre devant l’anse Fabregas, derrière le cap Sicié, juste avant Toulon. Un petit bain pour se rafraîchir, et surtout pour s’astiquer, et nous voilà partis pour notre dernier port, notre point de chute, notre ligne d’arrivée. On ne tient plus les enfants, intenables, tellement impatients de retrouver leur planète. Impossible depuis des jours de terminer un jeu de société sans que ça parte en vrille. Ça se dispute, ça crie, ça saute. Il faut vite qu’on arrive. Un petit coup de moteur car le vent dort. La Méditerranée, c’est ou tempête ou pétale. Et aujourd’hui, c’est calme plat… comme on l’aime quand on a d’autres chats à fouetter que le gros temps.
On avance tout doux, impatients, et à la fois suspendus à ce moment de grâce qui marque notre dernier baiser avec la mer, ces derniers moments sur Yallingup, notre monture, notre maison, notre chapelle, ce bateau sans qui nous ne serions jamais allé si loin si bien.

Pablo, Tiphaine et Corentin sont déjà arrivés. Les enfants ne s’empêtrent pas de nostalgie. Ils foncent vers l’avenir, tout entier tendus vers la maison de leurs grands-parents, leurs chambres, leurs cousins et Dieu sait quoi encore de si précieux et si doux pour des petiots privés de leurs repères depuis un an. Fred et moi sommes davantage plongés dans nos pensées, partagés entre le bonheur d’arriver et l’envie de donner le grand coup de barre vers le large, façon Moitessier. C’est un drôle de cap que nous passons là, un cap invisible qui marque la fin d’une vie de rêve. Et pourtant, et pourtant, Dieu comme on est contents de revenir, et de retrouver les nôtres !

Un petit bateau bleu nous arrache à nos pensées. Mais oui, mais c’est bien sûr : Archimède tire droit sur nous et à son bord, Frédéric, mon frère, et Martine, notre chère belle-sœur, et Alex et Clarisse, tout engoncés dans leurs gilets orange ! Quelle surprise ! Impossible de se faire un bisou (c’est un comble !), mais ni une ni deux, on récupère les deux enfants à la volée, et on poursuit la route traversant la rade avec l’euphorie des cyclistes du Tour de France arrivant sur les Champs-Élysées. A droite, la piscine, à gauche le Charles de Gaulle, en face le mont Faron. Comme c’est drôle : rien n’a changé. Est-on vraiment partis ? Question que nous ne cesserons de nous poser peut-être toute notre vie…

Entrée dans le port. Voilà un parapluie qui se déplie et s’agite, et des bras se tendent, des mains qui applaudissent, des baisers qu’on nous lance. Ils sont là, au pied du phare, petite foule aux visages encore indistincts qui crie et trépigne au beau milieu de péchous interloqués qui, dans le doute, applaudissent à leur tour. Est-ce bien nous qu’on salue ?
L’émotion est énorme des deux côtés d’un monde dont les frontières seront bientôt gommées. Oui, bien sûr, les enfants, oui, c’est bien Mamie, et puis là, à côté, André et Annie, les fidèles, qui font tournoyer leur parapluie, et tout à côté il y a Pierre et Isabelle et leur petit Tom qui marche maintenant, tellement géant face à son petit frère Léo qui dort invisible dans son landau. Et puis voilà distinctement Delphine et Antoine, et leur bout de choux d’Hugo que nous avions quitté nourrisson. Et Yvette, tout sourire et déjà plein de larmes de joie qui a fait le voyage depuis Metz comme une jeune-fille n’écoutant que son cœur. Il y a même Jany, ma copine et complice es-poils qui sautent comme un ressort à côté de son fils qui nous mitraille comme un beau diable. Et au milieu de tout ce comité d’accueil, notre amie Isabelle, notre antenne-relais increvable, qui a pris le premier train pour Toulon, porte-parole de tous nos copains Toulousains. Tant d’autres auraient voulu venir, nous dira-ton plus tard. Mais voilà : beaucoup sont déjà partis en vacances. On a pu arriver un samedi. Fallait encore qu’on arrive un mois plus tôt ? Mais ce petit groupe est si compact, tellement là, déjà tellement dans nos bras ! C’est énorme pour nous.

Et puis nous voilà près du quai. Plus que 5 mètres, plus que 4, 3, 2, 1… Amarres jetées sur la terre ferme. Une arrivée en beauté. Fred redoutait l’incident de dernière minute comme lorsqu’Arnaud, le propriétaire de Yallingup, avait percuté un chalutier à son arrivée à Sète après une traversée impeccable de l’Atlantique. Rien de tout ça. Que du bonheur. On s’embrasse encore et encore. La terre tangue, le ponton est trop étroit pour tant de fête, de questions, d’étonnements, de landaus… C’est trop génial d’être accueillis en héros quand on a plus ou moins glandouillé pendant un an, et que les vrais héros ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Voilà même que Var Matin s’en mêle. Mon vieux copain de terrain, le photographe André Dupeyroux, a patienté tout ce temps pour nous mitrailler à son tour. Tout à l’heure ce sera au tour de la rédactrice de nous interviewer, et de comprendre en quelques minutes ce que fut notre parcours et notre vie pendant un an.

Fred et moi nous échappons un court moment. Petite bière au bar Mayol qui tourne gaillardement le dos au port avec tous ses Moquos qui n’ont d’yeux que pour le Stade. Et nous voilà à la Jacottière pour un apéro-souper de retrouvailles. L’air est doux, le ciel est bleu. La vie est devant nous.

Chouette du renfort...

... pour les quarts de nuit !

Papi de corvée de Club des 5

On commence à plier bagages...

On passe le cap Sicié. Derrière, c'est Toulon !

Une arrivée sous voiles, on y tient !

Toute la famille Ganet sur Archimède qui tente un abordage.

La plus belle rade d'Europe.

Un comité d'accueil rien que pour nous

Quelle émotion !

Coucou !

Oui, c'est bien nous !

Allez, une petite photo souvenir...

Retrouvailles sur le quai

Retrouvailles à la Bégude

C'est trop bien...

... de revenir sur terre !

mercredi 16 juillet 2008

Du 6 au 10 juillet - Minorque pour finir en beauté

Cadix-Minorque d’une traite : 600 milles, 6 jours ! Nous passons devant toutes les îles Baléares sans même un petit crochet pour s’assurer qu’il y a toujours autant de millionnaires à Majorque, de filles pas du tout sexy à Ibiza (ça va, je rigole !) et de scooters à Formentera. On trace, on trace jusqu’à Minorque. Au petit matin, dans le port de Mahon, Papa-Papy-René est là. Il a répondu à la petite annonce concernant une recherche d’équipier pour rallier Minorque à Toulon. En fait, toute la famille s’est cotisée pour lui offrir le billet d’avion comme cadeau pour ses 70 ans. Et ça tombe bien : nous souhaitions un jeune équipier, mobile, motivé, facile à vivre.

Au petit matin, donc, le matelot est à poste, avec son petit baluchon et son traité sur l’art byzantin. Il a dormi par terre sur le quai, entortillé dans la toile de jute d’un optimist. Les retrouvailles sont extrêmement joyeuses (on ne s’est pas vu depuis janvier en Martinique), mais un rien épuisantes : en un clin d’œil, papy est bombardé de trucs vus et entendus aux quatre coins de l’Atlantique depuis 6 mois ! Des Cubains, on passe aux tortues Luth puis aux bermudas des Bermudiens, sans oublier les langoustes du Venez, les filles de Cadix, les hortensias des Açores, les cascades de la Rép Dom et bien sûr les plages des Bahamas, et, et, et…. C’est une sorte de test. Les enfants envoient la sauce. Après, on voit si l’équipier est toujours là ou s’il est reparti à Toulon à la nage. Mais non : il est bien là, sorti vainqueur de la tempête. Et, même s’il a tendance à faire pousser des hortensias aux Bahamas et des langoustes à Gibraltar, on considère que c’est tout bon. Admis à l’embarquement.

Trois jours durant, nous nous baladons autour de Minorque. La ville de Mahon est mignonne, bâtie toute en hauteur, en bonne forteresse méditerranéenne. Longtemps aux mains des Anglais, elle reste largement fréquentée par une clientèle britanniques bicolore (pile : blanc ; face : rouge). Peu de choses à voir sinon une vue superbe sur cette calanque de 6 km de profondeur, et un musée qui nous replonge au cœur d’une histoire millénaire avec ses portulans, ses amphores, ses poteries… Ca fait bien longtemps qu’on avait pas vu un si beau sanctuaire, privilège de l’Europe et de la Méditerranée.

Le reste du temps se passe au mouillage. A l’Ile Colom, d’abord, très joli endroit, très sauvage et peu fréquenté. Sur la petite plage au sable chaud, nous faisons connaissance avec un équipage de… Toulousains sympathiques que nous invitons à l’apéro. Il y a même un jeune garçon de l’âge de Pablo qui accroche tout de suite avec les enfants. Ce sera le dernier copain rencontré durant ce voyage, et la dernière soirée à jouer comme des fous sur le bateau.

Le lendemain, nous débarquons dans le petit village d’Es Grao. Il y a des barques de pêcheurs qui se dandinent au rythme du clapotis, des maisons peintes à la chaux, du bougainvillier qui dégringole le long des murs… Tout le charme de la Méditerranée est là, sans fard et sans tapage. Dans l’après-midi, cap un peu plus au nord, à Cala de Addaya. Encore un petit coin de paradis : une calanque profonde, d’un calme inouï. On se croirait sur un lac !

Nous quittons Minorque un peu trop vite à notre goût. Nous sommes séduits par cette île sauvage et si tranquille, très éloignée de l’arrogance de ses sœurs des Baléares. Oui, c’est sûr, nous reviendrons avec beaucoup de plaisir courir le long des murets de pierres sèches sur cette côte pleine de secrets bien gardés. Mais maintenant, il faut partir. Nous sommes attendus à Toulon ce week-end pour boucler la boucle. Pour mettre définitivement pied à terre. Cap au nord pour cette toute dernière navigation d’à peine 48 heures. Dernier repas, dernier quart, dernier thon, dernier point, dernière baignade…

Les retrouvailles avec Papy

A Mahon

Le petit port de lôçile Colom

Toute une ambiance

... et quel régal ces tapas !

Famille de retour de voyage

Dernière escale

Mes 70 ans à Minorque

Bon anniversaire...

Papy chéri

Dernier resto

Dernière toilette sauvage

Gautier, dernier copain rencontré

Dernier apéro improvisé

Dernier plongeon

Dernier thon

Derniers pancakes

Dernière image

mardi 8 juillet 2008

30 juin-6 juillet Gibraltar 2 : cette fois, c’est la bonne !

Ça a été dur, mais ça y est, c’est fait, c’est passé. 14 virements de bord. Nuit pénible surtout au niveau de Tarifa, avec un bon force 6 passé sous 1 ris (seulement) et trinquette. Même quand le synoptique est faible, tout s’accélère dans le détroit !
Au petit matin, nous sommes sous le Rocher. Les cargos et les pétroliers sont au rendez-vous par dizaines. Heureusement, la mer s’est calmée. Mais, le brouillard, lui, se lève. Epais comme jamais. Par moment, on ne voit même plus l’avant du bateau. Dans la purée de pois, on entend les cornes de brume des mastodontes qui nous encerclent. Des géants d’acier de 300, 400 000 tonnes. Gloups ! Sur notre écran radar (l’une des rares fois où nous nous en servons), il y a des taches brunes tout autour de notre petite coque. La vigilance est de tous les instants. Décidément, rien n’est jamais simple à Gibraltar !
Nous hésitons un moment à nous arrêter : nous attendions depuis si longtemps cette escale, la seule que nous aurions vécue deux fois dans le voyage ! Mais le temps nous manque : il nous faut tracer droit en direction des Baléares où Papy nous attend dès vendredi. C’est promis, les enfants, nous reviendrons un jour prendre une douche chaude à Marina Bay !
A défaut, nous nous offrons un bon plongeon au large après avoir vu des dizaines de dauphins. L’eau est carrément tiède.
Mais c’est bien sûr !!!!
Nous sommes en MEDITERRANEE !!!

Gibraltar, notre bête noire

Des cargos gros

De très gros pétroliers

... énormes

... qui apparaissent

... et disparaissent tels des fantômes

L'écran radar complètement saturé. On est cerné !

Passé le Rocher, tout se calme.

Qu'elle est bonne la Méditerranée !
En plus, il y a des dauphins par dizaines

... encore et encore !

Parcours Açores-Minorque