mercredi 19 septembre 2007

vendredi 7 septembre - Ibiza à l’arrache

Départ en fin d’après-midi pour Ibiza. Demain matin, l’île de tous les possibles est à nous. Mais le Capitaine, baignant déjà très chaud, me fait d’emblée le coup de la panne. A peine s’éloigne t-on de Majorque et de Cabrera que le moteur s’arrête. On purge, on sonde on s’interroge pour finalement s’apercevoir que le niveau est à zéro. Donc plus une goutte de gazoil et 71 milles à parcourir. Dans la nuit, le vent en rajoute et finit par mourir. Le bateau est une coquille de noix, bringuebalé par les vagues qui en font leur joueur. Fréd a affalé toutes les voiles et attend, somnolant sous les étoiles. On dirait du Corto Maltez… Le temps que je prenne mon quart, et on déboule dans un James Bond. Car le vent a repris du gaz et Ibiza est en vue sur les coups de 15 heures le lendemain. Inespéré. Reste qu’on a du vent, mais toujours pas de moteur. Arriver dans l’une marina les plus classieuses de Méditerranée sous voile en slalomant entre les Formule 1 de la mer et les jets à la Bolloré, c’est osé. On n’a pas le choix. Exercice pendant 30 minutes pour briefer l’équipage devant l’entrée du port. Le vent est toujours soutenu. Après mûre réflexion, on choisit de garder la grand voile en réduisant sa surface (2 ris). Chacun à son poste. La James Bond Girl est à la barre. Il y a un ponton de libre mais… il faut faire se frayer une place entre deux bateaux déjà amarrés. Le truc insensé, et pourtant. « No tenemos motor » hurle Fréd aux mecs endormis sur le quai qui reçoivent des amarres en forme de claques. Je reçois mes ordres, Pablo les siens. Et comme par enchantement, le bateau fait son créneau mieux qu’un jour d’examen du permis de conduire. Du beau travail. De l’AOC Glénans. Ce soir, là, le Capitaine savoure sa bière. Et moi, je le regarde avec des yeux de midinette ébahie.

Mercredi 5 septembre - Cabrera aux antipodes

Théâtre somptueux pour cette rentrée au soleil : l’île de Cabrera. Nous sommes toujours aux Baléares, à quelques encablures de Majorque. Ici, pourtant, les jets-skis et les charters sont interdits de séjour pour laisser les poissons, les lézards et les petits écoliers faire leur job sereinement. Souvenir fort de ce parc national où les gardes surgissent de toutes parts pour réprimander les enfants qui font pipi là où ils n’ont pas le droit. A quelques milles d’ici, à Palma, on a le droit à tout : bruit, dépenses, toxiques en tout genre.

A Cabrera, on a juste le droit de s’émerveiller, et de suer le long du sentier bordé de romarin qui nous conduit à un phare sublissime. Et inhabité. On s’installe quand ?

Mardi 4 septembre - C’est la rentrée !

Petit chignon pour elle, polo bleu pas (trop) froissé pour lui. Ce matin-là, le maître et la maîtresse sont dans le même esprit comme leurs collègues de l’Académie de Versailles : un peu excités, un peu stressés, un peu bluzys (même pour eux, c’est la fin des vacances).

Lever 7 heures moins le quart au rythme grésillant du bulletin de la météo marine de France info (une expérience rare dans le domaine du sado-masochisme d’autant que le temps d’arriver à la zone Baléares, Fréd s’est, en général, rendormi). Petit déj et lever des enfants. Il faut faire pro. Il faut y croire. On extirpe de dessous les couchettes, trois gros cartons : pas de doute, c’est du lourd. Des manuels, des agendas, des guides, des recommandations…

Pablo et Tiphaine sont dans le carré, à l’intérieur, habillés, coiffés, débarbouillés (et que je ne vois pas un maillot de bain qui dépasse du cartable). Corentin est dehors, attablé dans le cockpit. Une classe grande classe avec vue sur le large. Normal, c’est le chouchou.

samedi 15 septembre 2007

lundi 10 septembre 2007

Jeudi 30 août - A nous, la jet set !

On a vu nos premiers dauphins, on a pêché notre premier thon(prise à 18 heures, découpage 18h30, dégustation 2O heures), on a vécu nos premiers quarts de nuit à la pleine lune (magnifiques et irréels) et tout ça pour quoi ? Pour finir en sandwich entre deux navettes de milliardaires dans le port de Palma de Majorque.
Du beau linge, de belles sué
doises lascives qui ont du mal à monter à bord (Fréd, tu peux venir t’occuper des enfants ?), des jets-skis à la Rambo, des sanitaires mieux qu’au Ritz et 87 euros la nuit au port.

Par ici la sortie. Dans le ciel de Palma, les avions se succèdent amenant et ramenant par milliers des touristes ivres ou, c’est selon, assoiffés de soleil. Le vendredi 31 août, l’un d’eux a raccompagné papa-René-papy à son bon port de Toulon. Adios le marinos, et béret bas pour toutes ces heures à hisser, à barrer, à border, à déborder, et à raconter des histoires aux enfants.







Dimanche 26 août 2007 - C'est parti


Après 5 ans de réflexion, 1 an de réglage, 4 mois de surchauffe et 8 semaines en mode « toupie », nous voilà embarqués à bord de Yallingup : très agréable appartement T3 avec vue sur la mer, beaucoup de potentiel et même, éventuellement piscinable, pour peu qu’on laisse la barre à Corentin.

Le jour J a eu lieu le dimanche 26 août aux alentours de 13 heures. Départ Toulon sous vent faible et soleil de plomb. Un comité d’adieux de premier choix : Pierrot, Isa, Annie et André (ah, ces raisins, quel délice…) et, bien sûr, mamie Jacqueline, pas franchement rassurée mais bon. Il y a aussi Nicole, Denis et Marie dont la présence discrète et sûre nous touche beaucoup. On laisse petit Tom, le benjamin au bout du ponton dans les bras de son papa, et on embarque le doyen, son papy, René-toujours-prêt qui a jeté pêle-mêle dans son sac, sa veste de quart et son manuel de pêche en mer. Pour les rechanges, on repassera : ce bon vieux tee-shirt fera très bien l’affaire pendant 4 ou 5 jours (pas vrai, papa ?).

Un dernier au-revoir en jetant les amarres. On pense aussi très fort à tous ceux et à toutes celles qui nous ont accompagnés, encouragés, et parfois supportés pendant tous ces longs mois qui allaient accoucher d’un rêve : du A de Agnès et Anne au Y de Yann et Yolande. Parents, amis… A tous, merci. Que ce voyage devienne aussi un peu le votre.



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