mardi 26 février 2008

Mardi 5 février - La Dominique à croquer

Après Madère et le Cap Vert, notre troisième gros coup de cœur.

Coincée entre la Guadeloupe et la Martinique, la Dominique ne ressemble ni à la première ni à la deuxième. Une île complètement à part, à des milles et des milles de la France. Nous mouillons au nord, à Portsmouth, loin de l’agitation de Roseau, la capitale du sud. Durant deux jours, c’est le cloisonnement total à l’intérieur du bateau pour cause d’évaluations du Cned (grrrrrrrr !!!!), et aussi pour cause de pluie (car la Dominique, c’est un peu la Normandie des Tropiques), mais ensuite, c’est l’extase.

Comme tous les nouveaux arrivants, nous avons été pris en charge par un boat boy.. Les boat boy sont des types aux yeux de lynx qui devinent le bateau à l’horizon avant même qu’il ait quitté son port d’attache. En Dominique, ce sont des guides officiels qui vous laissent le temps de jeter l’ancre avant de proposer leurs services (On n’est pas à Ste Lucie !). Notre Boat Boy à Portsmouth, c’est Martin. La grande classe ce Martin, et le sens des affaires de surcroît (un jour, il quittera son petit bateau à moteur pour aller arpenter les rues de Wall Street avec son attaché case).

Donc, après ces deux jours de retraite forcée, Martin comprend vite qu’on a des fourmis dans les jambes et nous propose de nous larguer en pleine forêt tropicale toute une journée. Nous partons le matin à l’aube sous une pluie battante, et non sans appréhension car à moins de se muer en champignon, on se demande bien ce qu’on va pouvoir faire avec nos K-Way de misère. Et puis, bizarrement, la pluie s’arrête. Martin nous prête deux parapluies king size et nous voilà partis, Lilliputiens au pays des géants.

La foret tropicale, le Cned nous avait prévenus, c’est très grand, c’est immense, et même encore plus que ça. Mais là, ça dépasse l’entendement. Nous tombons nez à nez avec des machins d’un format qui, dans la seconde, nous ramènent au rang de fourmis, pour ne pas dire de microbes. Les racines débordent de la terre, les troncs sont si larges que les anciens y creusaient leur pirogue dans un seul tenant. Ils sont si haut qu’on n’en voit pas la cime. Nos regards n’arrivent pas à épouser les formes. Il faut reculer toujours plus et lever les yeux toujours plus haut. Ici, il n’y a qu’un sens pour les photos : la verticale. Même les fougères ressemblent à d’immenses évantails taillés pour quelque géant de la mythologie.

Nos chaussures font splatch splatch dans la terre gorgée d’eau. L’air est un mixte de parfums magnifiques, mais malheureusement difficilement identifiables. De temps en temps, des perroquets multicolores s’échappent de la jungle. De temps en temps, aussi, il pleut, puis ça se calme. La rain forest se déchaînent au-dessus de nos parapluies. Et, par-delà le sentier, l’inextricable et impénétrable nature. On regrette d’avoir oublié la machette au bateau, mais pourquoi faire ? S’enfoncer là-dedans, c’est se perdre. Impossible même de s’orienter grâce au soleil. Même quand il brille, la forêt l’empêche de percer. Pas de cache-cache aujourd’hui, les enfants !

Après cette balade inoubliable, nous empruntons une route de campagne qui doit nous mener vers une cascade. La forêt tropicale laisse place à un verger tout aussi immense. Oranges, bananes, pamplemousses, citrons…. Nous ramassons des kilos de fruits tombés à terre comme des gamins enivrés par la profusion. L’équipe des oranges contre l’équipe des pamplemouses. Ces derniers remportent le match. Ce sont les meilleurs qu’on n’ait jamais mangé (blancs, juteux, sucrés juste ce qu’il faut…) Mais ce n’est pas fini : sur le chemin qui mène vers la cascade, Martin nous rejoint et nous montre à droite l’arbre à cannelle, à gauche, les cabosses du cacaoyer, l’arbre à pain, les papayes, les manguiers, les cafetiers… En Dominique, nous savons maintenant que les gens sont très pauvres, mais qu’il est impossible de mourir de faim.

Dominique nous voilà !

Dans la jungle, l'immense jungle...

...au pays...

... des géants

Fougères arborescentes

Du vert, toujours du vert

Fleur de balisier

Hibiscus

Ananas

Des bananes

Des oranges

Des oranges partout

Une des 365 rivières de la Dominique

Baignade à Chaudière Pool

Hey Man, tu mates le 4x4 Suzuk

Martin ne craint pas la pluie, lui


Aucun commentaire: