dimanche 16 décembre 2007

Sao Nicolau : l’enracinement

Dès le premier soir, le vent se met à souffler. Et il ne s’arrêtera plus. C’est une succession de rafales d’une violence inouïe. Je passe une nuit sur le pont à écouter l’ancre souffrir sur ses bases. Je me demande quand l’avant du bateau va s’arracher, que tout va pêter. Nous comprenons maintenant pourquoi Jean-Claude, ce vieux loup de mer, s’était mis à l’écart. Là-bas, au moins, il était à l’abri. Après son départ, nous nous empressons de prendre sa place. Mais les rafales sont encore très fortes et Fréd se casse une côte en remontant le mouillage empennelé (deux ancres) qui nous tenait tant bien que mal accroché au sol.
A part ce vent, à côté duquel le Mistral est un souffle de demoiselle, tout va bien. A Tarrafal, les enfants se font chaque jour de nouveaux copains, une ribambelle de petits noirs, tous maigres comme des bambous, sans parents apparents, sans horaires. Le rêve ! Nous nous lions avec Aurélien, un capverdien qui prend Corentin par la main et nous aide à trouver un peu de pain et des cartes postales. Car ici, rien n’indique qui vend quoi et où.

Aurélien, notre Sésame à Tarrafal

Les copains de Tarrafal

Un cahier et un crayon, le plus beau cadeau

Le dimanche, nous louons les services d’un aluger pour partir marcher à la découverte de l’île. Et là, c’est l’émerveillement. Alors que le sud est un désert de western, nous tombons sur une montagne de toute beauté. Sur le chemin, tout le monde nous dit bonjour. Les femmes portent de grosses bassines sur la tête et, à chaque virage ou presque, nous tombons nez à nez avec des ânes chargés de bouteilles de gaz ou de sacs de blé. De petits enfants, encore eux, montent et descendent les pentes raides avec leurs tongues et leurs shorts. Pablo, Tiphaine et Corentin, avec leurs lunettes de soleil et leurs souliers Decathlon, dénotent lourdement. Mais ils ont pensé à prendre des crayons, des feuilles de papier, trois gadgets. Les rencontres sont multiples. Les enfants échangent des dessins, des sourires, des caresses. A l’occasion d’une seconde balade, plusieurs jours plus tard, alors que nous pique-niquons, épuisés par une montée raide comme la justice, nous rencontrons 4 jeunes et leurs deux ânes. Ils viennent de gravir le même sommet que nous : comme tous les jours, ils rentrent de l’école et rejoignent leur village tout en bas dans la vallée.

Virée en Aluguer sur Sao Nicolau

Arrivée à Ribeira da Prata


Départ de Praia Branca

Des enfants de Fregatta

Retour de l'école pour 4 enfants de Covoada

Des enfants qui s'envient mutuellement

J'irai bien à l'école en âne moi aussi

Tiphaine avec Lendi et Milena

Un petit cadeau d'adieu

Ca fait du bien de manger un peu

Un peu plus loin, sur le chemin, nous croisons des vieillards d’un autre temps sur le muret. On se salue. Une vieille mamie édentée offre son biscuit à Pablo. On offre un abricot sec. Le vieux s’en va en claudiquant et revient de longues minutes plus tard avec de nouveaux biscuits et une bouteille de lait. Ces gens qui n’ont rien nous offrent le goûter.

Au dessus de Covoada

Au dessus de Ribeira da Prata

Rencontre
Papa et son fiston

Eh Papi, t'as vu ?

Rencontre à Estancia Bras

Avec Jam

Avec Miriam

Une pensée particulière pour Miriam, cette petite fille de Tarrafal, rencontrée un jour de sortie d’école. Contrairement à beaucoup d’autres, Miriam ne porte pas d’uniforme. Elle ne parle quasiment pas. Elle a fait la course avec les enfants, a joué sur le chalutier avec Tiphaine, ne s’est jamais soucié de l’heure qu’il était pour savoir quand elle devait rentrer. Le dernier jour, elle nous a regardés nous éloigner avec ce petit air de sauvageonne qui accepte mais ne comprend pas.


Cratère de Cova

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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